Sous l’impulsion du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Alpha Bacar Barry, les travaux de l’atelier national de finalisation du projet de création de l’Institut Ouest-Africain de Mathématiques (IOAM) ont été officiellement lancés. Une initiative qui s’inscrit dans la vision du Président de la République, le 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥 𝐌𝐚𝐦𝐚𝐝𝐢 𝐃𝐨𝐮𝐦𝐛𝐨𝐮𝐲𝐚, et qui répond à une double urgence : la pénurie d’enseignants qualifiés en mathématiques dans les collèges et lycées, et le besoin stratégique de former des cadres scientifiques de haut niveau.
Conçu comme un pôle régional d’excellence solidement ancré en Guinée, l’IOAM ambitionne de former une nouvelle génération de mathématiciens, d’ingénieurs, de statisticiens et de chercheurs capables de répondre aux défis contemporains dans des domaines aussi variés que l’intelligence artificielle, l’agriculture, la santé, la finance ou encore l’ingénierie. Il prévoit d’offrir des formations de niveau Licence, Master, Doctorat ainsi que des modules spécifiques destinés à la mise à niveau des enseignants du secondaire.
« 𝐋𝐞 𝐫𝐨̂𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐭𝐡𝐞́𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐝𝐞́𝐯𝐞𝐥𝐨𝐩𝐩𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐬𝐜𝐢𝐞𝐧𝐭𝐢𝐟𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐭𝐞𝐜𝐡𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐞𝐬𝐭 𝐟𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥. 𝐅𝐨𝐫𝐦𝐞𝐫 𝐧𝐨𝐬 𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞𝐬 𝐚̀ 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐢𝐩𝐥𝐢𝐧𝐞, 𝐜’𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐥𝐞́𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐛𝐚̂𝐭𝐢𝐫 𝐥’𝐚𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 », souligne le professeur Aboubakary Diakhaby, membre du comité d’experts, professeur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal).
Le ministre Alpha Bacar Barry, en initiant ce projet, a tiré la sonnette d’alarme après plusieurs constats préoccupants. « 𝐌𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐢𝐧𝐪 𝐞𝐧𝐬𝐞𝐢𝐠𝐧𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐭𝐢𝐭𝐮𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐝’𝐮𝐧 𝐝𝐨𝐜𝐭𝐨𝐫𝐚𝐭 𝐞𝐧 𝐦𝐚𝐭𝐡𝐞́𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐞𝐧 𝐩𝐨𝐬𝐭𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐬𝐲𝐬𝐭𝐞̀𝐦𝐞. 𝐋𝐨𝐫𝐬 𝐝’𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐜𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐞́ 𝐚̀ 𝐬𝐞́𝐥𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐞𝐬𝐬𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐞́𝐩𝐚𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚̀ 𝐥’𝐚𝐠𝐫𝐞́𝐠𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧, 𝐬𝐞𝐮𝐥𝐬 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐜𝐚𝐧𝐝𝐢𝐝𝐚𝐭𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐜𝐢𝐧𝐪𝐮𝐚𝐧𝐭𝐞 𝐨𝐧𝐭 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐫𝐞𝐭𝐞𝐧𝐮𝐬. 𝐂’𝐞𝐬𝐭 𝐮𝐧 𝐬𝐢𝐠𝐧𝐚𝐥 𝐟𝐨𝐫𝐭 𝐪𝐮𝐢 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐚 𝐩𝐨𝐮𝐬𝐬𝐞́𝐬 𝐚̀ 𝐚𝐠𝐢𝐫 𝐫𝐚𝐩𝐢𝐝𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 », a-t-il déclaré.
Face à cette situation, l’IOAM devra également héberger un centre de mise à niveau pour enseignants et un centre de préparation à l’agrégation, afin de renforcer durablement la qualité de l’enseignement dès le pré-universitaire.
Le ministre Alpha Bacar Barry a par ailleurs rappelé l’importance d’intégrer l’Institut national de statistique d’Abidjan dans cette dynamique. « 𝐀𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐝’𝐡𝐮𝐢, 𝐝𝐞𝐬 𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞𝐬 𝐠𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞𝐧𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐞𝐧𝐯𝐨𝐲𝐞́𝐬 𝐞𝐧 𝐂𝐨̂𝐭𝐞 𝐝’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐞𝐧 𝐬𝐭𝐚𝐭𝐢𝐬𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞. 𝐍𝐨𝐮𝐬 𝐝𝐞𝐯𝐨𝐧𝐬 𝐜𝐫𝐞́𝐞𝐫 𝐢𝐜𝐢, 𝐜𝐡𝐞𝐳 𝐧𝐨𝐮𝐬, 𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐮𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐫𝐞́𝐟𝐞́𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐜𝐚𝐩𝐚𝐛𝐥𝐞𝐬 𝐝’𝐚𝐜𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥𝐥𝐢𝐫 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞𝐫 𝐜𝐞𝐬 𝐭𝐚𝐥𝐞𝐧𝐭𝐬 », a-t-il souligné.
Si les recommandations issues de l’atelier sont entérinées, les premières formations pourraient débuter dès octobre 2025. « Nous avons pris le pari d’agir sans attendre. Nos partenaires, tels que la Banque mondiale ou l’AFD, viendront nous rejoindre en cours de route. Ils nous trouveront déjà en train de construire notre futur », a conclu le ministre.